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Parcours de stages #3 / Fayçal Koucha / Sophie Tronçon / Arnaud

Par Le 29/01/2016

 

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Premier pas dans l'entreprise et dans la pratique de son métier, tout stage est également un premier pas dans l'entame et le choix – anticipé ou pas - de son parcours professionnel.

A travers une série d'entretiens à publier entre janvier et mars, 20 jeunes professionnels - urbanistes, architectes, paysagistes, professionnels de l'environnement ou des transports - livrent leurs impressions sur leur parcours de stages, et les enseignements qu'ils en ont tirés. Tous, pourtant d'horizons, de parcours différents, ont été livrés aux mêmes questions, afin d'en retirer leurs retours d'expériences personnels, leurs entretiens peuvent ainsi être lus de manière croisée afin d'enrichir notre propre connaissance de cette "nouvelle génération" d'urbanistes... et en retirer des enseignements prolixes si l'on fait partie de la prochaine !

De quoi découvrir les impressions et les idées de jeunes urbanistes, de paysagistes, d'architectes, de cartographes et professionnels de l'environnement sur leur métier et leur toute jeune expertise. Fayçal Koucha, géographe et aménageur, Sophie Tronçon, cartographe-géomaticienne, et Arnaud, urbaniste des transports.

 

Faycal koucha

Fayçal KOUCHA 

géographe & aménageur

Sophie troncon

 Sophie TRONÇON 

géographe, géomaticienne

Arnaud

 Arnaud 

urbaniste des transports

Quel a été ton parcours de stages ? Peux-tu nous le présenter ?

J'ai effectué une formation assez polyvalente dans les champs de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme (Master 1 et 2 APTER "Aménagement et projets de territoires" de l'université Toulouse Jean Jaurès). C'est pourquoi j'ai effectué deux stages assez différents dans mon parcours. Celui de M1 avait pour thématique la coopération décentralisée et celui de M2 la logistique urbaine.

En ce qui me concerne j’ai réalisé seulement un stage au cours de mes études car ma branche était davantage orientée sur un parcours dit de recherche.

J’ai donc réalisé mon stage en Master 2 pour parachever mes études. J’étais chargée de mission en statistique et cartographie au Secours Catholique des Hauts de Seine.

J'ai fait en 2014 un stage de trois mois au Conseil Général de la Seine-Saint-Denis (Bureau du patrimoine contemporain).

Puis en 2015 un stage de six mois à Bordeaux Métropole (Direction des stratégies métropolitaines et de l'innovation / Direction des transports et de la mobilité durable).

Par quel simple mot résumerais-tu ton parcours de stage ?

Je résumerais mon parcours par le terme de "polyvalence" je pense.

La notion de "polyvalence" vient du fait que ma formation en master a été polyvalente dans le sens où j'ai touché à tout les sujets, plusieurs politiques sectorielles (habitats, environnement, planification, développement local, développement éco, concertation, transport/mobilités... etc etc).

Un mot pour résumer mon parcours : éclectique. J’ai commencé mes études supérieures en étudiant l’Histoire, j’avais une option mineure en Géographie. J’ai poursuivi jusqu’à la licence à l’issue de laquelle j’ai décidé de me spécialiser en géographie et d’entamer un Master.

Diversité.

Pourquoi t'être lancé(e) dans ces stages ?

Tes choix de stages, tu les as anticipés ou pas, tu as saisi ta chance au fil des opportunités ?

Mon stage de M1 à été une opportunité de concilier ma formation autour de l'aménagement et l'urbanisme avec le développement international. Je ne connaissais absolument pas la coopération décentralisée des collectivités territoriales avant ce stage. C'est pourquoi ça a été un stage très enrichissant : je suis intervenu au nom du conseil départemental de l'Aude, comme chargé de mission en appui à la municipalité de Sousse (Tunisie) dans le champs du développement économique local. Ce stage à totalement été "construit" car il ne résultait pas d'une offre de stage mais d'une candidature spontanée auprès du département de l'Aude.

Mon stage de M2 si je dois le résumer c'est l'innovation. Il avait effectivement pour thématique la logistique urbaine au sein de la métropole toulousaine. Sujet très peu développé en France malgré les enjeux autour de la circulation des marchandises dans l'espace urbain. Ce stage contrairement au premier ne fut pas anticipé, j'hésitais à finir mes études avec un stage d'une thématique un peu plus "classique" de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme. J'ai finalement sauté le pas pour celui-ci d'autant plus qu'il émanait d'une offre de stage de la métropole toulousaine.

Malgré mon orientation vers un Master de Géographie type Recherche nos professeurs nous encourageaient à réaliser un stage à la fin de notre dernière année de Master. J’ai souhaité réaliser un stage pour me faire une première expérience professionnelle et sortir de mon parcours orienté recherche. C’était très difficile de trouver une structure d’accueil, tout d’abord le temps passait très vite entre les cours et les examens du premier semestre, ensuite, même si j’avais déjà travaillé au cours de mes études il s’agissait pour le coup de montrer ce que je vaux dans mon domaine d’études, et la connaissance des réseaux professionnels était encore nulle. J’ai eu la chance d’être suivie par une professeure tout au long de mes deux années de Master. Elle m’a énormément conseillée et aidée dans la rédaction de ma lettre de motivation et m’a présentée à son réseau. D’ailleurs d’autres professeurs nous ont aidés dans notre recherche de stage.

Mon stage de 2014, je l'ai eu par un contact d'une de mes professeurs. Je souhaitais travailler sur le patrimoine afin d'allier ma passion pour l'histoire et mon parcours universitaire en urbanisme.

Mon stage de 2015, je l'ai eu par un contact du réseau d'anciens diplômés de ma formation. Je voulais travailler sur les transports, car il s'agissait du second domaine urbanistique qui me plaisait, après avoir décidé de ne pas poursuivre mon parcours sur le patrimoine.

En revanche je souhaitais plutôt faire mon stage dans le domaine privé après un premier stage en collectivité, afin d'acquérir une vision complémentaire du monde du travail, et finalement je me suis à nouveau retrouvé en collectivité.

A quelles missions as-tu été confronté(e) ? A quel degré as-tu été impliqué(e) dans tes missions en tant que stagiaire ?

J'ai eu deux fonctions totalement différentes dans les deux stages, avec à chaque fois une implication forte. Effectivement, j'ai été en quasi autonomie lors des deux stages et j'ai ressenti la confiance et le soutien de mes tuteurs pour la conduite de mes missions. Durant le premier stage j'ai plus mené un travail en réseau avec les différents partenaires de la coopération notamment la chargée de mission côté tunisien et dans le second davantage un travail de chargé d'études : avec une importante phase d’enquête et d'analyses auprès des entreprises de transport et logistique de la métropole toulousaine.

Dans le contexte de l'élaboration d'un futur document ( à l'image du PDU pour la mobilité des personnes) intitulé "Plan de déplacement marchandises de la métropole toulousaine", j'ai dû élaborer un état des lieux des principales plateformes logistiques de la métropole afin d'avoir un aperçu sur leur fonctionnement, et leur relation avec le territoire notamment l'hyper centre de la ville de Toulouse qui pose le plus de problématiques (nuisances dues aux actes de livraison, réglementation locale, etc). Dans un contexte où les plateformes sont de plus en plus éloignées des espaces urbains denses, l'objectif est de créer des plateformes logistiques urbaines au plus proche du centre-ville afin de ne pas perturber les livraisons destinées au centre-ville de Toulouse. On retrouve d'ailleurs cette problématique dans tout les principaux espaces urbains français et ailleurs dans le monde...

Pour résumer je devais participer à l’étude de la situation du mal logement et de la pauvreté dans le département des Hauts de Seine. J’ai réalisé ce stage au sein du Secours Catholique du département. J’ai principalement étudié des données socio économiques pour dresser des typologies et ainsi assister les élus au développement local des communes concernées.

Étant donné qu’à cette époque je n’étais pas une spécialiste dans le traitement des données statistiques j’ai été épaulée par ma tutrice, ma professeure qui me suit depuis ma première année de Master. J’ai beaucoup appris en compétences statistiques mais également cartographiques. Le seul regret que je peux avoir est le manque de travaux sur le terrain. Malgré tout, ce stage a révélé ma passion pour la cartographie, univers dans lequel j’évolue actuellement.

J'ai travaillé en 2014 sur un inventaire des édifices et sites d'intérêt patrimonial sur les abords du Canal de l'Ourcq (recherches documentaires, cartographie, SIG, repérage sur le terrain, rédaction d'un document de synthèse).

J'ai travaillé en 2015 sur le lien entre le gain de temps au quotidien et dans les transports et le développement des mobilités alternatives (benchmark, montage de projets, sensibilisation des professionnels et du grand public, rédaction d'un guide de la mobilité). Dans mes deux stages, j'aI été très autonome et me suis vu confier des responsabilités.

Parmi tes stages, lequel t'a été le plus prolifique et pourquoi ?

Je ne peux pas dire qu'un stage a été plus prolifique que l'autre, surtout qu'ils étaient (plus ou moins) totalement différents. Les enseignements que j'ai tirés des deux ont participé l'un autant que l'autre à m'enrichir et développer des compétences.

 

Je n'ai réalisé qu'un seul stage,je ne peux donc exceptionnellement pas répondre à cette question !

Le stage le plus prolifique a clairement été celui de 2015. D'une part il était deux fois plus long que le premier, où je n'avais pas eu assez de temps pour faire un travail exhaustif. D'autre part il était à la charnière entre deux thèmes complémentaires mais différents (le gain de temps d'un côté, et les mobilités alternatives de l'autre). Enfin, j'ai trouvé un travail en CDD à la sortie de ce stage grâce à un contact professionnel rencontré dans ce cadre (mais chez un organisme différent).

On t'a suivi(e), supervisé(e) lors de tes stages ?

(je veux dire, ton maître de stage, mais également l'équipe pédagogique de ton école)

Pour les deux stages j'ai travaillé en autonomie, mais j'ai cependant été très suivi que ce soit par mes maîtres de stage mais également par les équipes avec lesquelles j'ai été amené à travailler. Lorsque j'avais des questions ou besoin de conseils ils n'hésitaient pas à m'épauler.

Concernant l'équipe pédagogique à l'université, même chose

Oui j’étais énormément épaulée dans mes travaux autant par mon maitre de stage que par ma tutrice. Ils se sont sentis vraiment investis dans mes recherches et dans mon apprentissage.

Dans mes deux stages, le suivi a été très important et intéressant du côté de mes tuteurs de stage. En revanche le suivi universitaire concernait plus les mémoires que les stages à proprement parler.

Trois enseignements que tu as tirés de tes stages ?

Les principaux enseignements que j'ai pu en tirer sont je pense la forte exposition avec différents acteurs (réunions, présentations orales, etc) ce qui ma permis d'améliorer mon relationnel professionnel notamment, une consolidation des méthodologies de recherches par leurs mises en pratique concrètes, et une vision élargie des possibilités dans le champs de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme qui est au final très divers.

Persévérance, rigueur, adaptabilité .

Le monde professionnel est décidément plus intéressant et enrichissant que le monde scolaire.

Quel que soit mon travail, j'aurai toujours quelqu'un au-dessus de moi et toutes mes décisions dépendront des choix d'autres personnes.

Le réseau (direct ou indirect) est essentiel aujourd'hui pour trouver du travail.

Tes perspectives d'avenir, d'évolution après ces stages ?

Concernant la suite après ces stages, j'aimerais trouver une mission au sein d'une structure privée de type bureau d'études, vu que j'ai exercé mes deux stages dans des structures publiques. Cela afin de couvrir un maximum de types de structures pour pouvoir bénéficier d'une vision comparative des possibilités pour la suite.

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Après avoir réalisé ce stage j’avais pour souhait de travailler davantage sur des projets d’aménagement, sur les problématiques environnementales, climatiques. Je n’avais pas encore réalisé que j’étais vraiment passionnée par la cartographie.

L'une de mes tutrices en 2015 partait en congé maternité à la fin de mon stage et avait fait une demande pour que je la remplace pendant son congé, ce qui aurait été idéal, mais finalement sa demande n'a pas été acceptée pour des raisons budgétaires.

En revanche mon stage m'a quand-même permis de trouver un emploi dans une autre structure, par un contact professionnel avec qui j'ai beaucoup travaillé pendant mon stage.

Au fur et à mesure de ces stages, on est amené à rencontrer de nombreux professionnels, à explorer de nouveaux champs de son métier, parfois même certains aspects qu'on découvre en cours de route.

Après tes stages, es-tu tenté(e) de t'investir dans d'autres domaines connexes à ta discipline ?

Pour rejoindre ce que je disais précédemment, je ne suis évidemment pas fermé à m'investir dans d'autres domaines connexes à ma discipline bien au contraire ! Si je peux enrichir et me perfectionner dans d'autres champs qui permettront au final de consolider et appuyer ma discipline je ne suis que demandeur...

A l'heure actuelle (si l'on parle de domaine connexe à ma discipline) je suis plutôt tenté par la coopération territoriale à l'image de mon premier stage. Ce domaine correspond d'ailleurs plutôt à une formation en science politique mais je pense qu'un géographe-aménageur/urbaniste à toute sa place également !

A l’issue de ce stage j’ai donc souhaité orienter mes recherches de travail autour des problématiques liées à l’aménagement des territoires. J’avais envie de laisser de côté l’aspect statistique et cartographique que j’avais étudié lors de mon stage. Aujourd’hui j’ai réalise que j’ai développé, au cours de mes études mais aussi de ce stage, un véritable attrait pour la cartographie. Même si au cours de ce stage je travaillais plus sur des études statistiques et des cartes quantitatives j’ai cultivé un intérêt pour cet outil. D’ailleurs, maintenant je travaille pour une société spécialiste dans la réalisation des travaux cartographique dans les Antilles, région dans laquelle je me suis installée depuis peu.

Oui, je trouve que le lien entre gagner du temps au quotidien et trouver d'autres solutions à la voiture individuelle est très intéressant (bien que parfois paradoxal) et j'aimerais à terme travailler sur ces réflexions. Je n'avais jamais étudié la question de la ville vue sous l'angle du temps avant mon stage de 2015.

Imaginons, voire rêvons un peu... Dans l'idéal... Quelles sont les missions ou les organisations pour lesquelles tu rêverais de t'investir ?

Dans l'idéal, j'aimerais conjuguer aménagement du territoire/urbanisme avec développement international, c'est pourquoi une orientation vers des missions se rapprochant de mon premier stage serait vraiment l'idéal. Mais je ne suis pas encore tout à fait déterminé sur un champ précis. Je pense attendre encore un peu avec les missions qui viendront à court voire à moyen terme pour me décider.

Je souhaiterais réellement me perfectionner et me spécialiser en cartographie et pouvoir à terme concilier ces connaissances au secteur de l’aménagement urbain, routier et touristique.

Dans l'idéal, le type de structure où il me plairait le plus de travailler serait un EPIC de transports (type SNCF, RATP, TBC...). En effet je souhaite continuer de travailler sur les questions de transports/mobilités, dans une structure qui, à mon sens, conserve une mission de service public et d'intérêt général, tout en compilant les avantages professionnels respectifs du travail en structures privées et publiques.

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